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Face à la baisse persistante de la production nationale de soja, les membres de l’Association Nationale des Commerçants Exportateurs de Soja au Togo (ANCES-Togo) ont tenu une assemblée générale ordinaire pour dresser le bilan de l’année écoulée et discuter des défis majeurs qui freinent le développement de la filière.

Réunis à Lomé ce vendredi 13 juin 2025, les membres de l’ANCES-Togo ont passé en revue les rapports d’activités et financiers de l’année 2024. Mais au-delà des chiffres, c’est la crise de production qui a occupé le centre des débats.

Selon Tewou Kokou, président de l’ANCES-Togo, la production nationale annuelle de soja est aujourd’hui estimée à moins de 150 000 tonnes, alors que les besoins des acteurs de la transformation industrielle s’élèvent à plus de 500 000 tonnes. Un déséquilibre inquiétant qui fragilise toute la chaîne de valeur. « Si on ne trouve pas de mécanismes pour investir dans la production, alors nous ne pensons pas que la filière va se porter bien », a-t-il alerté.

Le président a souligné les nombreuses difficultés rencontrées par les membres de l’association : dettes accumulées, non compétitivité du soja togolais sur les marchés internationaux, taux de crédit prohibitifs, et manque de confiance des institutions financières envers les acteurs de la filière.

Un appel à la solidarité et au soutien de l’État

L’ANCES-Togo plaide pour une stratégie coordonnée impliquant les exportateurs, les transformateurs et les pouvoirs publics. Le soutien de l’État est jugé crucial, notamment pour subventionner les semences et inciter les producteurs à s’engager durablement.

« Il faut que tout le monde conjugue ses efforts vers le volet production. Si les semences ne sont pas disponibles ou si les crédits ne sont pas remboursés, les commerçants n’auront plus la capacité d’investir à nouveau », a expliqué M. Tewou.

Malgré les obstacles, l’association affiche une volonté de rebond. Elle compte sur une meilleure coordination avec les ministères concernés (Agriculture, Commerce, Économie, Sécurité) et sur une reprise progressive de la confiance des partenaires financiers. « Nous devons faire tout pour sortir de la zone de turbulence. Tant que nous vivons, c’est qu’il y a de l’espoir », a conclu le président de l’ANCES-Togo, en appelant à l’unité des acteurs de la filière.

La relance du secteur du soja au Togo passe donc inévitablement par un investissement massif dans la production locale, une meilleure gestion des crédits agricoles et un partenariat renforcé entre les acteurs privés et l’État.

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