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Dimanche 19 octobre 2025, à Dapaong, les évêques du Togo ont conclu leur 140ᵉ session ordinaire par un message solennel, marqué par une profonde inquiétude face à la situation sociopolitique actuelle du pays. Réunis au sein de la Conférence des Évêques du Togo (CET), ils dénoncent un « climat d’intimidation et de peur » qui, selon eux, menace la cohésion nationale et la stabilité sociale.

Dans leur déclaration, les responsables religieux soulignent que le Togo vit un tournant crucial avec la mise en œuvre de la réforme institutionnelle instaurant un régime parlementaire. Face à cette transition, ils appellent les autorités, les institutions et l’ensemble des citoyens à faire preuve d’un sursaut collectif en faveur d’un avenir plus juste, plus libre et plus fraternel.

« Sans justice, liberté et vérité, aucun développement durable n’est envisageable », rappellent-ils, réaffirmant une conviction déjà maintes fois exprimée dans leurs précédents messages pastoraux.

Pour appuyer leur propos, les évêques citent le prophète Aggée : « Rendez votre cœur attentif à vos chemins. Vous avez semé beaucoup mais récolté peu… Le salarié met son salaire dans une bourse trouée » (Aggée 1, 5-7). Une invitation à réfléchir en profondeur aux blocages qui freinent le progrès du pays : défaillances en matière de gouvernance, injustice sociale, perte du sens de l’intérêt général.

Sans pointer directement du doigt des responsables, la CET met en garde contre les dangers que représentent la peur, les divisions et l’exclusion. Elle en appelle à un retour aux valeurs fondamentales : la responsabilité, l’éthique, et le service désintéressé du bien commun, conditions essentielles pour restaurer la paix et la confiance au sein de la société.

Ce message intervient dans un contexte de crispation politique, à l’approche des élections locales et régionales prévues dans les mois à venir. Fidèle à sa mission de guide moral, l’Église exhorte à la retenue, au dialogue et à l’espérance, tout en renouvelant son engagement en faveur de la réconciliation nationale.

Le texte se conclut par une prière empreinte de foi :
« Seigneur, jette ton regard de miséricorde sur notre pays le Togo dont tu connais mieux que quiconque les besoins. Inspire le meilleur à tes enfants pour la gloire de ton saint nom. »

Par ces mots, les évêques expriment leur profond désir de voir le Togo avancer sur le chemin de la vérité, de la justice et de la paix, fidèle à sa vocation d’unité et de fraternité.

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