0 4 minutes 1 mois

Dans le cadre du partenariat stratégique entre le Maroc et le Nigéria, il a été annoncé la création d’une nouvelle société. Elle permettra de piloter la réalisation d’un vaste projet de gazoduc Nigéria–Maroc. Estimé à près de 25 milliards de dollars, ce projet figure parmi les plus ambitieux du continent africain. Il vise à accélérer la phase de mise en œuvre et à faciliter la mobilisation des financements internationaux nécessaires, selon le quotidien nigérian The Guardian.

Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), a souligné que cette initiative constitue « une étape majeure dans la structuration du financement du projet et dans l’avancement concret de sa réalisation ». Elle a précisé que le gazoduc dispose désormais d’une vision clarifiée, tant sur les aspects techniques que financiers.

S’étendant sur environ 6.000 kilomètres, cette infrastructure traversera plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, avec une capacité de transport annuelle comprise entre 15 et 30 milliards de mètres cubes de gaz. Elle desservira 13 pays côtiers, représentant une population d’environ 400 millions de personnes, tout en reliant également des pays enclavés comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali au réseau gazier.

A son extrémité nord, le gazoduc sera connecté au Gazoduc Maghreb–Europe, créant ainsi une passerelle directe pour l’acheminement du gaz nigérian vers le marché européen.

Les études techniques achevées à la mi-2025 ont permis de finaliser le tracé de l’infrastructure. Le modèle de gouvernance adopté repose sur une société mère, appuyée par plusieurs entités régionales, chacune responsable d’un segment du tracé. Ce cadre organisationnel a été validé par la CEDEAO, renforçant la légitimité institutionnelle du projet.

En juillet dernier, le Togo a officiellement rejoint le projet en tant que partenaire public, suite à la signature d’un protocole additionnel entre la Nigerian National Petroleum Company (NNPC), l’ONHYM et la société togolaise SOTOGAZ.

Sur le volet du financement, la ministre marocaine de la Transition énergétique, Leila Benali, a confirmé que les Émirats arabes unis ont rejoint le groupe des principaux partenaires financiers. Celui-ci compte déjà la Banque européenne d’investissement, la Banque islamique de développement et le Fonds de l’OPEP pour le développement international.

La nouvelle entité créée aura pour mission essentielle de coordonner les efforts de financement et de préparer la décision finale d’investissement, attendue d’ici la fin de l’année 2025. Projet structurant pour l’Afrique de l’Ouest, le gazoduc Nigéria–Maroc vise à renforcer l’accès à l’énergie dans la région, à consolider sa sécurité énergétique et à ouvrir un corridor stratégique reliant le gaz nigérian au continent européen via le Maroc.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *