
Le ministre malien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a réaffirmé l’urgence pour l’Afrique de développer une stratégie de défense autonome, coordonnée et enracinée dans ses propres intérêts. Il a souligné lors de la conférence ministérielle de l’Alliance Politique Africaine (APA) tenue le lundi 02 juin 2025, que le continent africain dispose des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires pour assurer sa sécurité, mais que cela nécessite une approche collective et structurée.
M. Diop a insisté sur le fait que, bien que chaque pays assure sa propre sécurité, il manque une mutualisation des efforts pour garantir une sécurité collective. Il a cité l’exemple de la Libye, où l’absence de réaction collective africaine a permis une intervention militaire étrangère, menant à une déstabilisation régionale persistante.
Solidarité régionale : un levier efficace
Le ministre a également évoqué la solidarité entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, illustrée par leur engagement commun à défendre le Niger en cas d’agression. Cet exemple démontre que la solidarité africaine, lorsqu’elle est active et structurée, peut être un puissant levier de dissuasion.
Une défense globale : au-delà du militaire
M. Diop a souligné que la défense ne se limite pas à l’aspect militaire. Elle englobe également les dimensions économique, énergétique, environnementale et informationnelle. La guerre informationnelle, en particulier, constitue une menace croissante, car elle peut déstabiliser les sociétés sans recours à la force armée.
Vers une industrie militaire africaine
Le ministre a plaidé pour le développement d’une industrie militaire africaine capable de produire localement les équipements nécessaires à la défense, tels que les drones, les avions et les munitions. Cela permettrait de réduire la dépendance vis-à-vis des puissances étrangères et de renforcer l’autonomie stratégique du continent.
Une architecture de sécurité collective
M. Diop a rappelé la nécessité de mettre en place une architecture de sécurité collective, à l’image de l’OTAN, pour garantir une réponse unifiée aux menaces. Il a déploré que certains pays africains continuent de solliciter des acteurs non africains pour résoudre des conflits internes, affaiblissant ainsi la cohésion régionale.
Partenariats équilibrés et respect de la souveraineté
Le ministre a précisé que l’autonomie stratégique ne signifie pas l’isolement. Il a souligné l’importance de partenariats ouverts, mais basés sur le respect de la souveraineté africaine et alignés sur les priorités du continent.
Renforcer les liens économiques pour peser sur la scène internationale
Enfin, M. Diop a insisté sur la nécessité de renforcer les liens économiques entre les pays africains pour accroître leur influence sur la scène internationale. Il a déploré que l’Afrique soit souvent divisée et en concurrence, ce qui nuit à sa crédibilité et à son poids diplomatique.