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Lors d’une intervention marquante à Rome, le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a attiré l’attention sur l’un des défis majeurs auxquels sont confrontés les États. Il s’agit en première ligne du manque de ressources adaptées à l’ampleur des menaces sécuritaires. Qu’il s’agisse de moyens humains, technologiques ou logistiques, les capacités restent largement insuffisantes.

« La sécurité est un bien public mondial. Il est temps d’en tirer toutes les conséquences, y compris dans les critères d’accès aux financements », a-t-il affirmé. Actuellement, a-t-il regretté, les États doivent souvent creuser leur dette pour assurer leur propre sécurité. Une situation qu’il juge intenable : « On ne peut pas continuer à pénaliser ainsi la paix au nom d’une orthodoxie budgétaire à court terme. Pour les États de première ligne, les dépenses sécuritaires doivent être reconnues comme des investissements, au même titre qu’un barrage ou une école. »

Au-delà des armes : une guerre des idées et de l’information

Le Président Faure Gnassingbé a également insisté sur la nature multidimensionnelle de la lutte contre l’extrémisme violent. Selon lui, cette guerre ne peut être gagnée uniquement par des moyens militaires. Elle doit aussi se mener sur les terrains de l’information, de l’éducation, du développement et de la cohésion sociale.

« On ne gagne pas une guerre des esprits avec des fusils. Elle se joue avant tout sur le champ de l’information », a-t-il souligné, dénonçant l’exploitation par les groupes terroristes des failles des systèmes physiques et numériques. D’où l’urgence, selon lui, de mettre en place des réponses collectives et coordonnées.

Vers un changement de paradigme sécuritaire

Faure Gnassingbé appelle ainsi à une nouvelle approche, axée sur l’anticipation plutôt que sur la réaction. Il prône une réponse globale, durable et fondée sur des ressources stables et prévisibles.

Il insiste sur l’importance de l’implication des acteurs de la société civile, des leaders communautaires et religieux, ainsi que sur le rôle clé de l’éducation à la paix et au vivre-ensemble. « Sécurité et développement sont les deux faces d’un même problème. Il est temps de passer d’une logique de gestion de crise à celle de prévention », a-t-il déclaré.

Une réponse africaine, soutenue par des partenaires engagés

Le Président du Conseil a rappelé l’existence de plusieurs programmes portés par les institutions sous-régionales et l’Union africaine, qui traduisent une volonté claire d’une réponse africaine aux défis sécuritaires. Toutefois, il a souligné la nécessité de partenariats respectueux et durables, fondés sur la coopération plutôt que sur l’imposition.

Son message a été salué par ses homologues, qui ont reconnu l’engagement du Togo en faveur d’une stratégie collective et cohérente face aux menaces croissantes dans la sous-région.

Pour mémoire, le Processus d’Aqaba, lancé en 2015 par la Jordanie et l’Italie, vise à renforcer la coopération internationale en matière de sécurité, avec un accent particulier sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

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