Le Centre International de Cancérologie de Lomé a organisé en différé le samedi 08 novembre 2025, une journée combinée de dépistage gratuit des cancers du sein et du col de l’utérus.
Une initiative qui vise à attirer l’attention des femmes sur l’importance d’un diagnostic précoce, notamment pour le cancer du col de l’utérus, encore trop souvent détecté à un stade avancé.
La cour du Centre International de Cancérologie de Lomé a servi de cadre pour la sensibilisation et la solidarité féminine. Sous un soleil radieux, plusieurs femmes, venues de divers quartiers de la capitale, ont pris part à une journée consacrée au dépistage gratuit du cancer du sein et du col de l’utérus.
Cette initiative vise, selon Atanley Adjowavi, responsable du Centre, à combler un manque d’information sur le cancer du col de l’utérus, une maladie qui touche particulièrement les femmes jeunes, souvent entre 30 et 40 ans.
« On a constaté que les femmes arrivent trop tard au diagnostic, surtout pour le cancer du col de l’utérus. Nous savons qu’il y a Octobre Rose pour parler du cancer du sein, mais pour le col de l’utérus, on en parle peu. Ce cancer tue beaucoup de femmes, d’où notre volonté de combiner le dépistage des deux », a-t-elle expliqué.
Une journée rythmée par la sensibilisation et le sport
La journée a débuté par une marche de 7 km dans les rues du quartier. Les participantes ont profité de ce moment pour faire du porte-à-porte, invitant les femmes à se faire dépister et rappelant que la détection précoce sauve des vies.
Une séance de fitness a ensuite réuni les participantes, symbole d’un mode de vie sain. « Quand vous ne faites pas du sport, vous vous prédisposez à faire le cancer », a rappelé Mme Adjovi.
Après l’effort, place à la pédagogie. Des médecins spécialistes ont animé une séance d’échanges sur les deux cancers féminins les plus fréquents. Ils ont expliqué aux participantes les principes de la radiothérapie et de la chimiothérapie, ainsi que l’importance du dépistage régulier et de l’auto-examen des seins.
« Le dépistage consiste à surprendre la maladie dans son développement. Il ne faut pas attendre les symptômes », a insisté Mme Adjovi, conseillant aux femmes de vérifier leurs seins chaque mois pour détecter toute anomalie.
Des témoignages poignants
Parmi les participantes, certaines femmes sont venues témoigner de leur parcours de lutte et de résilience face au cancer.
Akakpo Yolande, ancienne patiente, a partagé son histoire avec émotion.
« J’avais une ménopause précoce et je n’arrivais pas à avoir d’enfants. A 46 ans, j’ai découvert que je faisais un cancer du sein. J’ai réagi vite en consultant un médecin, et grâce au traitement, j’ai été rétablie. Aujourd’hui, je remercie Dieu », a-t-elle confié, invitant les femmes à ne pas avoir peur de consulter. « Si nous avons peur, la maladie va nous dominer », ajoute-t-elle.
De son côté, Ouedraogo Julie, participante fidèle à la journée de dépistage, témoigne de l’impact positif de l’événement. « L’année passée, j’ai été dépistée gratuitement et tout allait bien. Les conseils que j’ai reçus m’ont motivée à revenir. C’est une belle initiative, car beaucoup de femmes ignorent le danger du cancer. Aujourd’hui encore, je me suis fait dépister et tout s’est bien passé », s’est-elle réjouie.
Une mobilisation à renforcer
Le Centre International de Cancérologie de Lomé espère que cette journée sera le point de départ d’une prise de conscience durable.
Les responsables rappellent que le cancer du col de l’utérus reste l’un des plus meurtriers, mais aussi l’un des plus évitables grâce à la prévention, au vaccin contre le papillomavirus et au dépistage régulier.
Les temps forts de cette journée a été les interventions de M. le Maire Aboka, de l’honorable, Kayi Lawson et de l’honorable Miriam Dossou, présents à l’occasion pour donner un cachet particulier à l’événement.
En associant sport, sensibilisation et action médicale, cette journée a montré que la lutte contre le cancer n’est pas seulement une affaire de soins, mais aussi de mobilisation communautaire et d’éducation à la santé.
